ARTICLE ORIGINAL : Small Team Tactics
I. Introduction
Les petits groupes, selon moi, s'étendent de deux à quarante personne (une section). La première chose à considérer c'est que l'efficacité au combat du groupe augmente de manière logarithmique lorsque le nombre de personnes le constituant augmente. Par exemple, si X est la capacité d'un unique individu entraîné, la capacité au combat de deux individus sera X² et non X+X. Ceci n'est valable que si les individus maîtrisent les tactiques de groupe et que l'aire de contact avec l'ennemi est assez large pour que chacun trouve sa place. Cette relation est très bien mise en évidence dans la Bataille des Thermopyles en 480 avant J.C., lors de laquelle des centaines de milliers de Perses n'arrivèrent pas à déloger quelques milliers de Grecs (dont 300 Spartes). Ceci fut possible grâce à l'habilité des Spartiates de travailler en équipe et l'étroitesse du champ de bataille, ce qui empêcha les Perses d'exprimer leur pleine puissance.
Cette page n'a pour but que de donner les informations les plus basiques concernant les mécaniques régissant les tactiques de petit groupe. Ces tactiques sont intemporelles et certaines versions d'entre elles datent du temps où les hommes se jetaient de simples pierres. Elles s'appliqueraient tout autant à une armée moderne qu'à un petit mouvement de guérilla la combattant, la seule différence étant le but de l'opération. À la fin de la page vous trouverez des commentaires concernant les autres parties intéressantes du site, des indications de lectures complémentaires et des idées pour s'entraîner aux tactiques.
II. Constitution d'un petit groupe
Le terme le plus basique que vous devez assimiler est "l'élément de manoeuvre". S'il y a deux personnes dans le groupe alors chacune d'elles est un élément de manoeuvre. Le nombre d'éléments de manoeuvre dans une petite unité devrait être de deux ou trois. L'un couvre pendant que les autres bougent. Ainsi, plus le groupe devient important, plus les éléments de manoeuvre seront constitués de plusieurs personnes. Mais chaque élément devrait se comportait comme un individu - se lever et se déplacer de manière synchronisée. Une escouade peut être constituée de 12 personnes séparées en trois double binômes. Le groupe est l'élément de manoeuvre de l'escouade. L'escouade est l'élément de manoeuvre de la section et la section est l'élément de manoeuvre de la compagnie et ainsi de suite.
Dans les escouades et les élements supérieurs le leader fera le pont entre les éléments de manoeuvre à chaque échelon. Cela lui permettra de leurs donner à tous des instructions. Les armes ou personnes aux compétences spéciales devraient rester auprès du leader pour qu'il puisse les diriger de même.
III. Déplacement en petit groupe
Comment se déplace un groupe de combat ? Cela va dépendre de plusieurs éléments, principalement du terrain et de la probabilité d'y rencontrer l'ennemi. Une chose important à considérer c'est que chacun d'entre vous devrait pouvoir voir la personne la personne la plus proche, mais si vous en voyez plusieurs, c'est sûrement que vous êtes trop prêts les un(e)s des autres.
C'est important que le groupe pratique ces formations de mouvement ensemble et puisse passer de l'une à l'autre sans qu'il y ait besoin de donner des instructions. Les signes de mains correspondant à chacune d'elle devraient être mémorisés.
A. Le Coin
Le Coin est le déplacement du groupe en forme de “V” avec la pointe du Coin en direction du mouvement. Un Coin est formé au minimum de l'homme de tête et au moins de deux autres individus derrière sur les flancs, typiquement pas plus de 5 personnes ou un élément de manoeuvre. Les autres éléments de manoeuvre devraient se trouver plus à l'arrière de la formation ou alignés sur le Coin selon les objectifs. Les leaders devraient se positionner entre chaque Coin formé par les éléments de manoeuvre.
Le Coin est bien adapté pour les terrains ouverts. D'autres formations similaires au Coin sont le losange (utile quand il n'y a pas d'autres éléments de manoeuvre derrière le Coin) et la boîte. Le Coin et autres formations similaires sont la manière la plus sûre de se déplacer car elles permettent le plus large champ de vision possible pour chaque individu et c'est difficile pour l'ennemi d'avoir tout le groupe dans son champ de tir.
B. Colonne
La colonne consiste à avancer en file indienne. Dans la mesure du possible la colonne devrait être constituée en disposant les éléments en quinconce le long du chemin. C'est ainsi que vous devriez vous déplacer si la probabilité de rencontrer l'ennemi est peu probable. La colonne est particulièrement vulnérable et ne devrait être utilisée que dans le cas où le terrain est trop exigu. Il faut passer à la formation en coin dès que possible. Les grands groupes peuvent se déplacer en colonne s'ils sont protégés sur les flancs par d'autres éléments de manoeuvre et les très petits groupes choisiront cette formation pour sa discrétion.
C. "Ligne d'escarmouche" [Skirmish line]
La Ligne d'escarmouche consiste à avancer en ligne perpendiculaire au sens de déplacement. C'est utile quand on veut avancer tout en gardant le maximum de puissance de feu dirigée vers l'avant quand on pense rencontrer un ennemi de force inférieure. La Ligne d'escarmouche devrait toujours être doublée car il existe toujours une probabilité de se faire surprendre et que le groupe de tête soit scindé en deux. Étudiez avec attention l'illustration de l'enfilade plus loin dans l'article. Les ennemis se faisant décimer sont disposés en Ligne d'escarmouche.
D. Le Bond
Le Bond se déroule quand deux éléments de manoeuvre avancent en apportant de l'appui-feu l'un à l'autre. Une unité s'arrête et fait face à l'ennemi en faisant du tir suppressif et l'autre unité se dirige vers l'ennemi. Le Bond est utilisé quand l'ennemi s'est manifesté ou qu'on a de fortes chances de rentrer en contact avec lui. Certaines personnes appellent ça le Feu et Manoeuvre par Bond, même si techniquement cela s'utilise que lorsqu'on rencontre l'ennemi, alors que le Bond peut s'utiliser même quand on n'engage pas l'ennemi.
IV. Enfilade et Défilade
Ces termes décrivent l'exposition au tir ennemi. Se faire enfiler signifie que vous vous présentez en ligne dans le champ de tir de l'ennemi. Se faire enfiler par les flancs signifie que vous avancez en ligne d'escarmouche et que l'ennemi est à une des extrémités de cette ligne. C'est la pire des situations. Être en défilade signifie que l'on se trouve dans une dépression du terrain, le flanc d'une colline, derrière un bâtiment et que l'on n'est pas directement exposé au tir ennemi. C'est la meilleure position dans laquelle on peut se trouver.
Si vous prenez votre ennemi en enfilade vous avez la possibilité d'engager plusieurs cibles simultanément et ils ne sont en mesure de répliquer car ils se tireraient dessus. Si vous êtes en défilade l'ennemi ne peut vous toucher à moins d'un tir indirect. L'art du combat à petite échelle consiste à rester en défilade et à prendre l'ennemi en enfilade.
Je dois faire remarquer que le couvert et la défilade ne sont pas la même chose. Le couvert vous protège des tirs de l'ennemi même s'il vous a localisé. La situation de défilade ne permet pas à l'ennemi de vous voir, encore moins de vous tirer dessus.
Les soldats en position A n'ont pas l'ennemi en enfilade, à l'inverse des soldats en B, ces derniers ayant une bien meilleure position. Ils sont capable de tirer sur tout le groupe ennemi d'un coup alors que celui-ci ne peut répliquer sans risquer de faire des blessés dans son camp. La situation s'inverse en ce qui concerne la position A.
En attaque il faut éviter de se faire enfiler par l'ennemi et il faut surtout rester en défilade. En défense c'est l'objectif opposé, se placer en position pour enfiler l'ennemi et faire attention aux possibilités de défilade. Les unités d'une armée conventionnelle utiliseront le tir indirect pour résoudre le problème des défilades (lance-grenades, mortiers, artillerie). Un groupe de guerilleros mal équipé a recours à d'autres méthodes comme les mines artisanales. Vous devez entraîner votre oeil à repérer les endroits qui peuvent être propices aux enfilades/défilades.
La suite : partie 2
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